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APUR, La petite synthèse du Grand Pari(s)

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petitesynthesePour un futur avocat qui se posait des questions sur le Grand Paris :

La loi du Grand Paris est passée sans faire de bruit il y a quelques semaines. Élus et spécialistes sont d’accord pour regretter que l’immense ambition du chantier initié par la Consultation des 10 équipes d’architectes et urbanistes meure sans s’être concrétisée. Intitulée « Le Grand Pari(s) de l’agglomération parisienne » , elle  a pris fin avec les honneurs au printemps 2009 avec la grande exposition à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine.

Pourtant il se pourrait que tous ces projets d’une ville meilleure et ces rêves de changements ne finissent pas au placard. Certaines propositions ont trouvé un écho favorable chez les élus, notamment de Paris Métropole, qui rassemble aujourd’hui 110 collectivités et demain plus du double.

Mais c’est une infime partie de l’immense brainstorming qui a mobilisé plus d’une centaine de personnes et qui a noirci des milliers de pages : déréglementer la construction pour densifier le pavillonnaire, créer des centaines de km de tramway, inventer les mobilités de demain, planter pour réduire l’îlot de chaleur urbain, inventer des solutions pour les cités, ériger des péages urbains, convertir des tours de la Défense en logements, prôner un urbanisme de recyclage, valoriser chaque toit de la métropole avec des panneaux solaires, des serres potagères, des plantes ou des terrains de tennis, etc.

Pour s’y retrouver dans ce magma de pistes parfois convergentes mais parfois contradictoires, l’Atelier Parisien d’Urbanisme a produit La Petite Synthèse, un petit livre synthétique qui reprend les grandes lignes de la Consultation par thèmes.

Pico Bogue, La Vie et moi

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picobogue Pour un cadeau petit budget sans connaître les goûts de l’autre, Pico Bogue est l’idée idéale. Il plaira à tout le monde, il fait vraiment l’unanimité avec un humour fin qui rappelle Calvin et Hobbes, en plus accessible et plus drôle.

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C’est l’histoire de Pico, un adorable gosse ébouriffé qui a une sacrée répartie, une compréhension de la vie bien à lui et qui déstabilise les adultes en les mettant face à leurs contradictions avec un mélange d’innocence et de bagout.

La BD se décline par sketches courts un peu comme Gaston Lagaffe, sur un mode pétillant,  d’un humour et d’une fraîcheur irrésistibles. Une BD culte, dont vous allez redemander :  les tomes 2 et 3 sont disponibles, on est en attente pour la suite…

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Katherine Pancol, Les Yeux jaunes des crocodiles

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lesyeuxjaunesdescrocodiles1Si vous avez réussi à échapper à la fièvre flashy des Yeux jaunes et de sa suite La Valse lente des tortues l’été dernier, n’hésitez pas à vous plonger dans l’univers de Katherine Pancol. L’écriture rappelle celle de L’Élégance du Hérisson, fluide, vivante, avec des personnages hauts en couleur et des une série de rebondissements inattendus. La suite n’est pourtant pas à la hauteur et a perdu la fraîcheur du 1er  : pour s’imposer après les crocodiles, les tortues peinent un peu et vont dans la surenchère de situations incroyables ou violentes.

Tout commence lorsque le mari de Joséphine, lâche et volage, l’abandonne avec ses filles et qu’elle doit affronter seule sa vie et son rôle de mère. Elle se découvre alors des ressources insoupçonnées et tente de prendre sa vie en main.

On suit ensuite tous les personnages qui gravitent autour d’elle : ses filles, sa sœur trop parfaite, son amie à toute épreuve, son ex-mari, ses parents névrosés. Chacun pris dans son quotidien, ses vices, ses problèmes ou son égoïsme. L’accès cru et sans concessions à leur conscience rend le récit passionnant et presque réel.

John Irving, Le Monde selon Garp

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lemondeselongarpLe Monde selon Garp est un grand classique qui se lit d’une traite, où la morale traditionnelle est savoureusement battue en brèche.

Quel regard porterait sur le monde le fils d’une femme volontaire et affranchie des hommes  ? Ce livre rend curieusement fou par cette perspective décalée et pétillante.

Jenny Fields refuse de vivre dans une société dominée par la vulgarité et la violence des hommes et se fraie sa propre voie, en assumant toutes les conséquences de ses choix qui ne tardent pas à la mettre en marge de la société.  Elle commence par blesser un jeune homme aux mains baladeuses dans un cinéma et finit par se faire mettre enceinte par un blessé de guerre condamné par la médecine afin d’avoir un enfant sans rien devoir au père. C’est ainsi que naît Garp, qui grandit dans un monde avec des codes à part dans un univers cru, vrai, sans concessions.

Un roman culte à lire absolument.

Carole Martinez, Le Coeur cousu

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coeurcousuCette longue pause m’oblige à vous proposer un roman d’une qualité indiscutable et trop peu connu. Un livre empreint de fraîcheur et de magie. Le mélange entre un récit vif et des éléments fantastiques a de quoi surprendre et amène presque à changer de regard sur le monde pour redonner du crédit au surnaturel et aux légendes, au détriment d’une croyance scientifique qui semble à côté plate et sans couleur.

C’est précisément une histoire de couleur, du toucher de tissus tantôt soyeux, tantôt rêches mais toujours colorés. Frasquita reçoit de sa mère une boîte qu’elle ne peut pas ouvrir avant d’être initiée, mais qui va radicalement changer sa vie en lui donnant la possibilité de révéler un don extravagant et mystérieux : avec des fils et une aiguille, elle peut sublimer n’importe quel tissu et lui conférer des vertus magiques. Une robe peut rendre amoureux, ses motifs sont tellement vivants qu’ils s’échappent du tissu. Mais dans son village du sud de l’Espagne, une telle aptitude attise la méfiance, la jalousie, et, considérée comme de la sorcellerie, pousse à son exclusion. A don extraordinaire, destin extraordinaire et son lot de désillusions et de souffrances, à travers des aventures tour à tour cruelles, romantiques et terribles.
C’est l’histoire d’une femme qui se bat pour exister pour elle-même, qui entend faire battre nos coeurs ternes.
Un récit merveilleux qui ressemble à un conte pour adulte, dont on ne sort pas indemne.

Jim Harrison, Un bon jour pour mourir

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unbonjourpourmourirJe vous propose une immersion totale dans l’Amérique des années 60 avec Un bon jour pour mourir (1973), qui raconte un road trip complètement barré. On en perd ses repères et sa morale : le narrateur, bien sympathique pourtant, est constamment border line et/ou défoncé, mais bien moins que son pote Tim, rencontré un soir de cuite quelques jours avant.

Ils partent sur un coup de tête en embarquant la fiancée de Timmy, Sylvia, dans leur délire : se fiant à une parole d’alcoolique qui va révolter Tim, ils décident d’aller faire sauter le barrage du Grand Canyon.

Le voyage est assez surréaliste, car l’histoire est relaté par un ancien du Vietnam complètement drogué qui ne sait plus du tout où il en est. Il va évidemment tomber amoureux -enfin, faire une obsession- de Sylvia, ce qui complique considérablement les rapports entre les trois personnages, déjà rendus déjantés par les joints, les pilules et l’alcool.

Arrivés au Grand Canyon, les évènements se précipitent et les entraînent à un point de non-retour, avant de les replonger brutalement dans la réalité.

On ne peut pas ne pas penser au film Las Vegas Parano, même s’il est tiré d’un autre livre…

Vikas Swarup, Les fabuleuses Aventures d’un Indien malchanceux qui devint milliardaire

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Les fabuleuses aventuresMême si vous avez vu le film Slumdog Millionnaire, n’hésitez pas à vous plonger dans le livre dont il s’inspire, car si on y retrouve la même effervescence, la même fraîcheur exotique, l’histoire est sensiblement différente et le lecteur sera  tenu en haleine du début à la fin.

Après avoir gagné au célèbre jeu « Qui veut gagner un milliard de roupies », Ram est accusé de tricherie car non seulement il est un simple serveur habitant dans un bidonville de Bombay et donc a priori inculte, mais la société n’avait pas prévu que quelqu’un puisse gagner et de dispose pas de la somme…

Une avocate fait alors irruption dans la salle d’interrogatoire et pour pouvoir assurer sa défense, lui demande de lui raconter son histoire et de justifier sa connaissance des réponses. On est alors plongés dans la vie d’un petit orphelin débrouillard et curieux qui a vécu depuis ses cinq ans toute une série d’aventures tour à tour fascinantes, traumatisantes, mais toujours fabuleuses.

On apprend que Ram n’a pas joué pour devenir riche et sortir du bidonville, mais pour se venger d’un homme et financer la libération de celle qu’il aime.

Daniel Keyes, Les Mille et Une Vies de Billy Milligan

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danielkeyesLequel d’entre nous n’a pas rêvé, enfant,  lorsque confronté à une situation désagréable, pouvoir fermer les yeux et se retrouver ailleurs ? C’est que Billy parvient à faire, mais au prix de « perdre le temps » : bien vite il ne contrôle plus ses absences et ne comprend plus ce qui se passe. Incapable de se rappeler des choses qu’il aurait faites, il se fait sans cesse punir sans savoir pourquoi, et devient donc de plus en plus instable.

Des années plus tard, la police débarque chez lui et l’accuse d’avoir violé puis volé trois femmes sur un campus, et trouve toutes les preuves à son domicile. Innocent mais ne pouvant expliquer la situation, il est envoyé en prison. Pourtant, ses avocats voient bien que les choses ne collent pas : il nie être Billy Milligan, son innocence est manifeste, et puis il y a ces changements d’humeur étonnants : un coup, terrifié et replié sur lui-même, il est comme un enfant battu, une autre fois, terriblement arrogant et affublé d’un accent britannique, une autre, doté d’une force surhumaine, il est capable de se libérer de menottes et même d’une camisole de force. Est-ce un simulateur hors pair ou est-il vraiment fou ?

Après plusieurs examens par des psychiâtres, le diagnostic tombe : Billy serait victime de dissociations de la personnalité, et bien vite on identifie une dizaine de « personnes » qui « habitent » en lui. Elles ne se connaissent pas toujours entre elles et se relaient à la conscience, ou, comme il le dit, « sous le projecteur ». Chaque personnalité ne sait pas ce que font les autres et ne se souvient que de ses propres actions. Il y a Arthur, l’Anglais, dépourvu d’émotions et autodidacte, Allen, qui s’occupe des relations avec l’ « extérieur », Ragen, « le gardien de la haine » qui est yougoslave, Danny, 8 ans, « gardien de la douleur », Christine, 3 ans, que tous s’attachent à protéger, etc. Chacun a développé des dons particuliers : jouer à la batterie, maîtriser l’arabe littéraire, virtuosité à la peinture, chimie, électronique, médecine, ouvrir les serrures, maîtriser son adrénaline pour décupler sa force…

La question qui se pose pour la société, après le choix de le croire, sera celle de sa responsabilité, car faut-il punir toute la « famille » (y compris les personnalités les plus fragiles) pour un crime commis par une seule personnalité, inconnue des autres, pour un crime qu’ils réprouvent et dont ils n’ont aucun souvenir ?

Les Mille et Une Vies de Billy Milligan retracent une histoire vraie, fascinante et dérangeante, qui remet en question des idées toutes faites sur la folie et la justice.

Extrait (après la deuxième agression) :

« Le mardi suivant, Ragen s’éveilla, persuadé de n’avoir dormi que quelques heures. Il glissa aussitôt la main sous l’oreiller et découvrit que l’argent avait disparu. Envolé! Evaporé! Et les factures qui n’étaient toujours pas payées ! Et il n’avait rien pu s’acheter lui-même! Une nouvelle investigation intérieure réussit, cette fois-ci, mieux que la précédente : il entra en contact avec Allen et Tommy.

-Ben oui, dit Allen. J’ai vu de l’argent qui traînait. Je savais pas qu’il fallait pas le dépenser.

-J’ai acheté du matériel pou peindre, expliqua Tommy. On en avait besoin.

-Crrétins! rugit Ragen. Je voler seulement pour payer factures. Pour acheter nourrriture. Pour trraites de la voiture.

(…) Je rrecommence. Etrre derrnière fois. »

Jane Austen, Pride and Prejudice (Orgueil et préjugés)

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prideandprejudicePour les filles ou tous ceux qui veulent lire leurs classiques dans le texte original (ou pas) je recommande Pride and Prejudice, toujours aussi savoureux aujourd’hui.

Dans l’Angleterre du XVIIIème siècle, la famille Bennet est confrontée au défi de marrier ses cinq filles, car l’héritage reviendra à un cousin éloigné à la mort du père. Pas facile pour les deux aînées quand la mère est une mégère pas très maligne, que le père, cynique, a pour seule jouissance de rire des ridicules des autres et se désintéresse de tout le reste, et que leurs cadettes rivalisent de frivolité et de bêtise. La très belle Jane est pourtant réputée pour sa douceur et son grand coeur, et Elizabeth, du point de vue de laquelle l’histoire est racontée, brille par son intelligence, mais aussi son caractère entier et provocateur.

L’histoire commence avec l’arrivée dans la région de Mr. Bingley, riche et avenant, et surtout célibataire : il devient immédiatement la proie de l’ambitieuse Mrs. Bennet pour marier une de ses filles. Il amène avec lui le fier (et immensément riche) Mr. Darcy. Autant Bingley est adulé par tous, autant Darcy est détesté pour son comportement orgueilleux et hautain.

Pourtant, le destin de toute la famille Bennet sera scellé avec celui de ces deux personnages. Les rapports entre la modeste famille Bennet et les deux familles  nobles seront marqués par la fierté, les préjugés, la haine, mais aussi l’amour…

bride_and_prejudiceorgeuil-et-prejPride and Prejudice est un roman d’amour merveilleux qui brosse des personnages presque vivants, des rapports sociaux complexes et surtout, et c’est l’originalité pour l’époque, la conscience d’un personnage. L’histoire inspirera le courant romantique ainsi qu’un nombre immense de  romans sentimentaux. Récemment, elle est adaptée assez fidèlement par le film Pride and Prejudice (2005) de  Joe Wright avec Keira Knightley, transposée dans un contexte indien par Bride and Prejudice (Coup de foudre à Bollywood) ; enfin, on reconnaîtra dans Bridget Jones’s Diary l’inspiration du roman de Jane Austen.

Christophe Ono-dit-Biot, Birmane

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birmaneBirmane est à offrir à tous les touristes qui rêvent d’être des voyageurs : c’est un roman d’aventure très réussi, qui donne soif d’exotisme asiatique.

César, secrétaire de rédaction et frustré de l’être, est plaqué par sa fiancée en Thaïlande, et décide de partir au Myanmar pour réussir là où son rival (reporter) a échoué : réaliser l’interview du plus terrible traficant de drogue du Triangle d’Or. Refusant les circuits classiques, César accepte de prendre des risques afin de quitter son étiquette de touriste et de s’approcher du « baron ». Novice et inconscient des dangers inhérents au régime dictatorial, il risque non seulement sa vie mais celle de tous ceux qui l’approchent.

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Finalement, son voyage va trouver une finalité bien plus noble a priori, dans les pas d’une femme médecin. Belle, mystérieuse, envoûtante et dangereuse, Julie va le manipuler mais aussi lui permettre de vivre une aventure extraordinaire, vers le coeur du pays et jusqu’à lui faire toucher son âme.

César va découvrir qu’un tel voyage initiatique a non seulement un prix exorbitant, mais aussi un impact indélibile, et qu’il devient impossible de rentrer intact, si l’on peut rentrer tout court…