Posts Tagged histoire d’amour

Jane Austen, Pride and Prejudice (Orgueil et préjugés)

Posted in Romans | 4 Comments »

prideandprejudicePour les filles ou tous ceux qui veulent lire leurs classiques dans le texte original (ou pas) je recommande Pride and Prejudice, toujours aussi savoureux aujourd’hui.

Dans l’Angleterre du XVIIIème siècle, la famille Bennet est confrontée au défi de marrier ses cinq filles, car l’héritage reviendra à un cousin éloigné à la mort du père. Pas facile pour les deux aînées quand la mère est une mégère pas très maligne, que le père, cynique, a pour seule jouissance de rire des ridicules des autres et se désintéresse de tout le reste, et que leurs cadettes rivalisent de frivolité et de bêtise. La très belle Jane est pourtant réputée pour sa douceur et son grand coeur, et Elizabeth, du point de vue de laquelle l’histoire est racontée, brille par son intelligence, mais aussi son caractère entier et provocateur.

L’histoire commence avec l’arrivée dans la région de Mr. Bingley, riche et avenant, et surtout célibataire : il devient immédiatement la proie de l’ambitieuse Mrs. Bennet pour marier une de ses filles. Il amène avec lui le fier (et immensément riche) Mr. Darcy. Autant Bingley est adulé par tous, autant Darcy est détesté pour son comportement orgueilleux et hautain.

Pourtant, le destin de toute la famille Bennet sera scellé avec celui de ces deux personnages. Les rapports entre la modeste famille Bennet et les deux familles  nobles seront marqués par la fierté, les préjugés, la haine, mais aussi l’amour…

bride_and_prejudiceorgeuil-et-prejPride and Prejudice est un roman d’amour merveilleux qui brosse des personnages presque vivants, des rapports sociaux complexes et surtout, et c’est l’originalité pour l’époque, la conscience d’un personnage. L’histoire inspirera le courant romantique ainsi qu’un nombre immense de  romans sentimentaux. Récemment, elle est adaptée assez fidèlement par le film Pride and Prejudice (2005) de  Joe Wright avec Keira Knightley, transposée dans un contexte indien par Bride and Prejudice (Coup de foudre à Bollywood) ; enfin, on reconnaîtra dans Bridget Jones’s Diary l’inspiration du roman de Jane Austen.

Kawakami Hiromi, Les Années douces (Sensei no kaban)

Posted in Romans | 1 Comment »

Il s’agit d’un livre empreint de bonheur et de mélancolie pour découvrir la littérature japonaise contemporaine. Tsukiko, la quarantaine, rencontre son ancien professeur de japonais dans un bar où elle a ses habitudes. S’ensuivent une série d’entrevues insolites ou alcoolisées avec « le maître », et Tsukiko se met peu à peu à souhaiter leurs rencontres. Des liens à la fois simples et complexes se tissent lentement et presque malgré eux.

Chaque rencontre permet d’appréhender la culture du Japon, le saké, la montagne, la fête des cerisiers en fleur… Elles sont ordinaires et dégagent pourtant une poésie et une douceur qui ont le goût du rêve qui s’évanouit. Il est facile de s’identifier à l’héroïne qui, en tant que narrateur, n’affiche pas une personnalité très définie par rapport au vieux professeur, et c’est peut-être en partie pour cela que ce roman est aussi touchant.

Ce n’est donc pas un livre d’action mais la belle histoire de deux solitaires qui n’ont a priori rien en commun et qui s’apprivoisent pour retrouver un sens à leur vie.

Extraits :

« Le maître et moi, nous ne nous parlons plus. Du coup, je me rends compte que tout ce que je faisais jusque là, c’était avec le maître, lui seul. A part lui, cela faisait bien longtemps que ça ne m’arrivait plus de boire du saké en compagnie de quelqu’un, de marcher dans la rue ou de voir des choses plaisantes. Quand je cherche à me rappeler avec qui alors je faisais des choses en commun avant de devenir intime avec le maître, aucun nom ne me vient à l’esprit. J’étais seule. »

« Comme dans un soupir, je l’ai appelé. A son tour, il a murmuré mon nom. Sa voix était nette et pure, c’était une voix de prof. « Ce sont les enfants qui ont peur du tonnerre, ne l’oubliez pas! » Le maître a ri bruyamment. Son rire se superposait au grondement du tonnerre. Mais enfin, puisque je vous dis que je vous aime. A moitié sur ses genoux, je continuais à murmurer, mais mes paroles ont été immédiatement effacées par le bruit du tonnerre et le rire du maître. »