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Vernor Vinge, Un feu sur l’abime (A Fire Upon The Deep)

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Une expédition découvre un trésor dans un lieu reculé de la galaxie: un mine de programmes inconnus issus d’une Archive d’une civilisation disparue. En explorant ces programmes, les chercheurs déclenchent une Perversion, une entité intelligente maligne qui va rapidement chercher à soumettre et détruire toute civilisation et toute forme de vie.

Deux enfants parviennent malgré tout à s’échapper avec le seul remède capable de détruire la Perversion. Après un court voyage, ils atterrissent en catastrophe sur une planète habitée par un civilisation primitive de forme canine, à un stade d’évolution équivalent de notre moyen-age. Le vaisseau envoie alors automatiquement un signal de détresse auquel une civilisation répond, des années plus tard, par une mission de sauvetage.

Quelques réflexions:

Dans Un Feu Sur L’abime, Vernor Vinge développe plusieurs concepts majeurs extrêmement pertinents, notamment:

  • La galaxie non-homogène et la transcendance: plus on se rapproche de son centre, plus la matière est dense et le temps, l’intelligence, la pensée et les avancées technologiques sont ralentis. Les civilisation pour progresser doivent être le plus possible à la bordure de la galaxie, c’est la bordure qui devient le véritable centre des échanges et des avancées technologiques: intelligence artificielle, antigravitation… Lorsqu’elle s’éloigne encore de la galaxie, la civilisation tend à se déifier, à transcender pour devenir des entités « divines ».
  • La race canine intelligente occupant la planète ou atterrissent les enfants fonctionne avec des esprits de groupe: les individus peuvent s’unir et développer un esprit commun, un individu est alors constitué de plusieurs corps indépendants avec un esprit unique, fusion des différents esprits. Lors du décès d’un des membres de l’individu, celui-ci doit s’efforcer de maintenir son unité, et généralement va chercher un corps solitaire pour lui proposer la fusion, cette fusion est source d’équilibre jusqu’à une certaine limite (<3,4 voire une dizaine de corps, selon les individus).

Vernor Vinge a reçu pour Un Feu Sur L’Abîme l’éminent prix Hugo en 1993.

Avis personnel:

Assez difficile d’accès et très conceptuel, ce roman recèle des reflexions d’une extrème richesse (en effet plusieurs années avant leur arrivée, Vernor Vinge décrit notamment ce qui sera Internet, le mail etc.)  et une histoire qui se révèle passionnante malgré un départ un peu rude. Accrochez-vous, ça vaut le coup.

[Lien vers une critique de haut vol]

L’amour canin

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Vous devinez juste,

je ne me ferai pas le chantre de l’amour canin.

Et pourtant…

On oublie trop souvent de rappeler que l’amour canin inspire l’amour catin

et que l’amour catin menace l’amour câlin.

Or, s’il en est un, c’est cet amour câlin,

lorsqu’il se fait coquin,

qui enivre l’amour félin.

L’amour canin chasse donc l’amour félin,

c’est un fait mais est-ce un bien?

L’amour félin se tapit dans les pensées secrètes et subversives des plus affamés,

les nourit des espoirs de campagnes, au désespoir de leur âme.

Infâmes, d’aucuns poursuivent ainsi,

et c’est là plus que l’oeuvre d’une vie,

la conquête divine d’une grâce féline.

Hélas, lorsqu’ils découvrent celle-ci,

bref est leur sursis avant qu’elle ne s’envole,

tel un voile qui, de sa splendeur immaculée,

recouvrait le coeur noué à son âpre camisole.

Certes l’homme libre est celui qui choisit ses chaînes.

Mais il arrive que les chaînes se fassent chiennes

et qu’à l’amour félin ou substitue enfin l’amour canin.

L’amour félin, alors fêlé,

s’étend, sacrifié,

sur l’autel des ristournes de croquettes pour chiens.

Il sombre sans faim dans la solitude des délaissés,

où il se change en garde chiourme d’un dog en-laissé.

Aujourd’hui comme peut-être demain,

l’amour canin a eu raison du félin,

comme la charge du canon

l’eut hier du félon.