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Katherine Pancol, Les Yeux jaunes des crocodiles

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lesyeuxjaunesdescrocodiles1Si vous avez réussi à échapper à la fièvre flashy des Yeux jaunes et de sa suite La Valse lente des tortues l’été dernier, n’hésitez pas à vous plonger dans l’univers de Katherine Pancol. L’écriture rappelle celle de L’Élégance du Hérisson, fluide, vivante, avec des personnages hauts en couleur et des une série de rebondissements inattendus. La suite n’est pourtant pas à la hauteur et a perdu la fraîcheur du 1er  : pour s’imposer après les crocodiles, les tortues peinent un peu et vont dans la surenchère de situations incroyables ou violentes.

Tout commence lorsque le mari de Joséphine, lâche et volage, l’abandonne avec ses filles et qu’elle doit affronter seule sa vie et son rôle de mère. Elle se découvre alors des ressources insoupçonnées et tente de prendre sa vie en main.

On suit ensuite tous les personnages qui gravitent autour d’elle : ses filles, sa sœur trop parfaite, son amie à toute épreuve, son ex-mari, ses parents névrosés. Chacun pris dans son quotidien, ses vices, ses problèmes ou son égoïsme. L’accès cru et sans concessions à leur conscience rend le récit passionnant et presque réel.

John Irving, Le Monde selon Garp

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lemondeselongarpLe Monde selon Garp est un grand classique qui se lit d’une traite, où la morale traditionnelle est savoureusement battue en brèche.

Quel regard porterait sur le monde le fils d’une femme volontaire et affranchie des hommes  ? Ce livre rend curieusement fou par cette perspective décalée et pétillante.

Jenny Fields refuse de vivre dans une société dominée par la vulgarité et la violence des hommes et se fraie sa propre voie, en assumant toutes les conséquences de ses choix qui ne tardent pas à la mettre en marge de la société.  Elle commence par blesser un jeune homme aux mains baladeuses dans un cinéma et finit par se faire mettre enceinte par un blessé de guerre condamné par la médecine afin d’avoir un enfant sans rien devoir au père. C’est ainsi que naît Garp, qui grandit dans un monde avec des codes à part dans un univers cru, vrai, sans concessions.

Un roman culte à lire absolument.

Carole Martinez, Le Coeur cousu

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coeurcousuCette longue pause m’oblige à vous proposer un roman d’une qualité indiscutable et trop peu connu. Un livre empreint de fraîcheur et de magie. Le mélange entre un récit vif et des éléments fantastiques a de quoi surprendre et amène presque à changer de regard sur le monde pour redonner du crédit au surnaturel et aux légendes, au détriment d’une croyance scientifique qui semble à côté plate et sans couleur.

C’est précisément une histoire de couleur, du toucher de tissus tantôt soyeux, tantôt rêches mais toujours colorés. Frasquita reçoit de sa mère une boîte qu’elle ne peut pas ouvrir avant d’être initiée, mais qui va radicalement changer sa vie en lui donnant la possibilité de révéler un don extravagant et mystérieux : avec des fils et une aiguille, elle peut sublimer n’importe quel tissu et lui conférer des vertus magiques. Une robe peut rendre amoureux, ses motifs sont tellement vivants qu’ils s’échappent du tissu. Mais dans son village du sud de l’Espagne, une telle aptitude attise la méfiance, la jalousie, et, considérée comme de la sorcellerie, pousse à son exclusion. A don extraordinaire, destin extraordinaire et son lot de désillusions et de souffrances, à travers des aventures tour à tour cruelles, romantiques et terribles.
C’est l’histoire d’une femme qui se bat pour exister pour elle-même, qui entend faire battre nos coeurs ternes.
Un récit merveilleux qui ressemble à un conte pour adulte, dont on ne sort pas indemne.

Stieg Larsson – Millenium 1, 2 et 3

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millenium-2-la-fille-qui-revait-dun-bidon-dessence-et-dune-allumette Stieg Larsson est décédé en 2004 d’une crise cardiaque. Il avait 50 ans et venait de déposer ses manuscrits pour la trilogie Millenium.

Millenium relate les investigations de Mikael Blomkvist, journaliste économique dans le magazine suedois Millenium, inventé pour l’histoire. Dans le premier tome, intitulé Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, Mikael Blomkvist aux prises avec le dirigeant crapuleux d’un grand groupe industriel se voit condamner à une peine de prison de quelques mois pour diffamation. Cette condamnation le pousse à s’éloigner de Millenium afin de ne pas salir l’image du magazine. Dans sa retraite il est contacté par Henrik Vanger l’ancien dirigeant du grand groupe industriel Vanger pour enquêter sur la disparition de sa petite nièce Harriet Vanger qui a eu lieu 40 ans plus tôt.

Stieg Larrson

Stieg Larrson

Les cent ou deux cent premières pages du premier tome plantent le décor, préparent le terrain. L’intrigue semble avancer lentement et l’on suit plus les évolutions de la nouvelle vie de Mikael que l’intrigue policière. C’est alors que surgit l’élément perturbateur, le rythme de l’ouvrage accélère alors prodigieusement et entraine le lecteur dans un tourbillon de découvertes parfois surprenantes et pour une d’entre elles, terrifiante ! Vous avez probablement déjà entendu parler de nombreuses fois de Millenium. Mon conseil se joindra à celui des autres : achetez-les, vous les dévorerez !

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Jim Thompson – 1275 ames

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1275-ames-jim-thompsonNick est le shérif d’une petite bourgade. Un peu loser mais plutot malin. Il passe son temps à supporter sa femme qui le déteste, à fréquenter son amante tout en espérant que la femme qu’il aime arrête de le détester. En résumé il subit la vie, tout en tentant d’être assez sympa avec tout le monde pour rester shérif à chaque élection.

Un jour, il craque. Nick ne supporte plus d’être le loser du coin et décide de prendre les choses en main. Ca ne va pas être de tout repos pour les autres…

Mon avis : Un bon livre. On se prend d’amitié pour le personnage un peu fou et surprenant qu’est ce bon Nick. On déteste sa femme ainsi que « Lennie » le frère de celle-ci. On aimerait bien rencontrer son amante qui semble chaleureuse et sympathique. L’histoire quant à elle est amusante et ne prend pas les directions que le lecteurs aurait tendance à tracer au fur et à mesure qu’elle avance. En effet 1275 âmes vous réserve plein de surprise.

Allez y les yeux fermés, vous ne craignez rien c’est une valeur sûre !

Andreï Makine, le testament français (prix goncourt et médicis)

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makine1Le testament français est un roman troublant qui, au travers d’une focalisation interne exceptionnelle, vous promène et parfois vous perd entre deux cultures, celles de Makine – auteur français né en Sibérie. Tous les étés de son enfance, le narrateur est bercé par les histoires de France que lui compte son intarissable grand mère.

Ces histoires l’imprègnent peu à peu, l’enrichissent et l’isolent des autres écoliers. La langue de Molière forge son caractère. Il y puise une force et une justesse de perception au travers de l’espace indicible, unique et fascinant qui sépare les différentes cultures et leurs modes d’expression – un espace inénarrable et propre à la traduction. Comment se fait-il qu’une même réalitépetit_makinea_c_u formulée dans deux langues différentes puissent tour à tour paraître méprisable ou grandiloquente?

Andreï Makine signe là l’un de ses plus grands succès littéraires. Si l’accroche du lecteur n’est pas toujours aisée et si le récit manque parfois de clarté, c’est souvent au service d’une émotion prégnante. Une émotion qui vous étreint toujours au carrefour du réalisme et de l’intelligence d’un récit qui plonge ses plus vieux protagonistes dans l’horreur du communisme soviétique. Le narrateur trébuche, tout au long de ce roman, dans l’obscurité la plus sombre, sans comprendre et sans savoir, prisonnier du mutisme familial mais libéré du carcan totalitaire, jusqu’aux dernières pages ou la vérité, celle qui bouleverse, est enfantée dans la douleur…

Doris Lessing, Le Rêve le plus doux

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dorislessingDoris Lessing, prix Nobel de littérature 2007, nous livre avec Le Rêve le plus doux la saga d’une famille anglaise pas comme les autres, entre les années 1960 et aujourd’hui. C’est l’histoire de Julia, la vieille mère de Johny, Frances, sa femme, puis de Sylvia, fille d’une femme de Johny. L’histoire de trois femmes extraordinaires, toutes marquées par le malheur et la souffrance mais qui, par leur générosité, rêvent de faire un monde meilleur.

L’histoire gravite autour de l’ombre menaçante du père, Johny, qui a épousé la cause communiste, a renié ses racines bourgeoises (mais pas l’argent de sa mère, qu’il vient réclamer régulièrement), avant d’abandonner ses deux jeunes fils et sa femme au motif qu’elle n’est pas suffisamment dévouée au Parti. Julia et Frances créent alors un havre de liberté pour une multitude d’enfants et adolescents perdus ou révoltés contre leur propre famille.

Lorsque tous les enfants prennent leur indépendance, profondément influencés par leur expérience commune, ils se sont tous positionnés par rapport au marxisme, à son militantisme en Afrique et certains d’entre eux se retrouvent en Zimlie (pays imaginaire mais qui ressemble à s’y méprendre au Zimbabwe). Sylvia a repris un dispensaire en pleine brousse et se trouve confrontée au détournement de l’aide humanitaire, à la corruption du pouvoir alors même qu’elle a vécu avec un des ministres chez Julia.

Ce roman est en réalité le troisième tome maquillé de l’autobiographie de Doris Lessing. Avec une manière unique de raconter son époque, elle se révèle un témoin inestimable de l’histoire, qui propose une analyse pointue et sans concessions de l’évolution sociale des années 1960 et 1970, du communisme, du féminisme, de la prise du pouvoir par des dirigeants noirs en Afrique.

C’est un bijou qui ne peut pas laisser indifférent et dont on referme avec difficulté la dernière page.

Ken Follett – Les Piliers de la Terre

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Résumé inspiré de Wikipédia: L’histoire nous entraine en premier lieu dans les péripéties d’une famille de bâtisseurs (Tom, sa fille Martha, son premier fils Alfred, et sa femme Agnès) rencontrant Ellen et son fils Jack. Leur chemin de famine et de pauvreté les mènera au cœur de la construction d’une nouvelle cathédrale à Kingsbridge, objet d’un fort contentieux entre Philip, le prieur, et son évêque Waleran Bigod. Ken Follet aborde également les intrigues politiques anglo-normandes qui ont émaillé ce siècle, à travers la rivalité pour la possession du comté de Shiring entre d’un côté Richard et sa sœur Aliena , et de l’autre William de Hamleigh, un noble brutal et sanguinaire qu’Aliena a refusé d’épouser.

Mon avis: Je vous prie de m’excuser pour le résumé fortement inspiré de wikipedia mais j’ai lu cette merveille il y a un petit moment, et ma mémoire a tendance à me trahir. Ce livre est un chef d’œuvre. C’est bien écrit, on a l’impression d’y être. Les personnages sont tranchés, attachants (pour les gentils) et méprisables (pour les méchants). Tom est le père qu’on aimerait tous avoir, Jack le frère rêvé,  Aliena notre meilleure amie puisqu’elle est trop parfaite pour n’importe quel individu sécrétant de la testostérone. Un de mes amis l’a lu en une journée, ma sœur aussi et moi en trois jours: soit nous avons tous des goûts médiocres, soit c’est un très très bon roman, a vous de voir.
P.S Teasing: La page 96 ( à une ou deux près) a été un grand traumatisme pour moi

Kawakami Hiromi, Les Années douces (Sensei no kaban)

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Il s’agit d’un livre empreint de bonheur et de mélancolie pour découvrir la littérature japonaise contemporaine. Tsukiko, la quarantaine, rencontre son ancien professeur de japonais dans un bar où elle a ses habitudes. S’ensuivent une série d’entrevues insolites ou alcoolisées avec « le maître », et Tsukiko se met peu à peu à souhaiter leurs rencontres. Des liens à la fois simples et complexes se tissent lentement et presque malgré eux.

Chaque rencontre permet d’appréhender la culture du Japon, le saké, la montagne, la fête des cerisiers en fleur… Elles sont ordinaires et dégagent pourtant une poésie et une douceur qui ont le goût du rêve qui s’évanouit. Il est facile de s’identifier à l’héroïne qui, en tant que narrateur, n’affiche pas une personnalité très définie par rapport au vieux professeur, et c’est peut-être en partie pour cela que ce roman est aussi touchant.

Ce n’est donc pas un livre d’action mais la belle histoire de deux solitaires qui n’ont a priori rien en commun et qui s’apprivoisent pour retrouver un sens à leur vie.

Extraits :

« Le maître et moi, nous ne nous parlons plus. Du coup, je me rends compte que tout ce que je faisais jusque là, c’était avec le maître, lui seul. A part lui, cela faisait bien longtemps que ça ne m’arrivait plus de boire du saké en compagnie de quelqu’un, de marcher dans la rue ou de voir des choses plaisantes. Quand je cherche à me rappeler avec qui alors je faisais des choses en commun avant de devenir intime avec le maître, aucun nom ne me vient à l’esprit. J’étais seule. »

« Comme dans un soupir, je l’ai appelé. A son tour, il a murmuré mon nom. Sa voix était nette et pure, c’était une voix de prof. « Ce sont les enfants qui ont peur du tonnerre, ne l’oubliez pas! » Le maître a ri bruyamment. Son rire se superposait au grondement du tonnerre. Mais enfin, puisque je vous dis que je vous aime. A moitié sur ses genoux, je continuais à murmurer, mais mes paroles ont été immédiatement effacées par le bruit du tonnerre et le rire du maître. »

Tonino Benacquista, Malavita

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Accroche :

« Ils prirent possession de la maison au milieu de la nuit. Une autre famille y aurait vu un commencement. Le premier matin de tous les autres. Une nouvelle vie dans une nouvelle ville. Un moment rare qu’on ne vit jamais dans le noir. Les Blake, eux, emménageaient à la cloche de bois et s’efforçaient de ne pas attirer l’attention. »

L’intrigue :

C’est l’histoire savoureuse d’une famille de mafieux américains repentis, qui s’exile dans un village perdu de Normandie, et sous couverture car Little Italy est à leurs trousses.

Tous plus déjantés les uns que les autres, les membres de la famille tentent de saisir chacun à leur manière cette deuxième chance qui leur est offerte. Mais les réflexes ont la peau dure et dans le microcosme qui leur est imposé, les gaffes se multiplient, menaçant de trahir leur vraie nature. La tension monte de manière palpable, le suspense est jubilatoire à mesure que la violence transpire et que la situation se noue inexorablement…

Mon avis :

Ce roman drôle, intense, violent est à mon sens un vrai succès. On ne s’ennuie pas une seconde. Il met en scène des personnages pétillants, attachants et monstrueux à la fois, avec un humour irrésistible ! La suite existe sous le nom Malavita encore, mais est malheureusement assez décevante. A quand l’adaptation en film ?