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Jean Dutourd, Le Feld-Maréchal Von Bonaparte

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Élu à l’Académie française quatre mois après l’attentat qui détruisit son appartement, Jean Dutourd est un romancier essayiste féru d’histoire qui ne cache pas, dans ce remarquable petit ouvrage écrit en 1996, sa sensibilité monarchiste.

Au fil de ses anecdotes croustillantes, Dutourd revient avec précision et délectation sur des infimes détails oubliés de tous et pourtant déterminants quant aux grands bouleversements de notre histoire.

Insolent, il se complaît à réécrire les trois derniers siècles tels qu’ils auraient pu être, si Louis XVI n’avait pas été arrêté à Varenne, si la Corse était restée Italienne où encore si Napoléon n’avait pas vendu, pour une triste poignée de dollars, la Louisiane alors bien plus étendue qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Il en ressort que l’histoire est imprévisible et tient souvent à bien peu de choses, que l’enseignement qui en est fait, par son simplisme, son endoctrinement et ses mensonges, conduit finalement à nous cacher que la raison Hégélienne, dans cet épais brouillard, réserve parfois bien des surprises !

Henri Troyat, Votre très humble et très obéissant serviteur

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Voici un roman intelligent et très bien ficelé à forte connotation historique écrit en 1996 par Lev Aslanovitchy Tarassov (Лев Асланович Тарасо) plus connu en France sous le nom d’Henri Troyat.

Au fil de son récit, l’auteur tisse des liens étroits entre la France, en proie successivement au rayonnement des lumières, à sa révolution puis à la fièvre bonapartiste, et la Russie livrée aux règnes de Catherine II, Paul Ier et Alexandre Ier.

C’est sous l’égide de femmes extravagantes et dominatrices que Constantin Chévezoff, secrétaire à la chancellerie de l’impératrice russe, traverse cette page d’histoire tumultueuse.

Tranchante, vive et sans aucune concession, la plume de ce vieil académicien décédé l’année dernière nous fait vivre de l’intérieur les péripéties amoureuses et professionnelles de ce personnage qui, tour à tour passionné, effrayé ou indifférent se glisse dans des rôles aussi variés que scribe, amant ou confident.

De cette vie consacrée au service de sa Majesté, il ressort un portrait étonnant d’une époque tantôt glorieuse tantôt sordide où la bêtise côtoie l’esprit et où l’idéalisme le plus pur se mêle au sinistre pragmatisme des protagonistes.

À la fin de son roman, Henri Troyat ne cache plus le désarroi et la lassitude de son bon Constantin à qui ils prêtent ces mots terribles :

« En écoutant le récit de ces extravagances, je me félicitais chaque jour un peu plus d’avoir été éloigné du trône. J’étais convaincu à présent que toute politique, qu’elle fut libérale ou despotique, portait en elle les germes de l’injustice, de la corruption et de la folie. Échappé à l’horreur de la Révolution française, j’étais tombé dans l’horreur de la tyrannie russe. Le salut, pour un honnête homme, consistait à se méfier aussi bien des dirigeants illuminés que des foules aveugles. C’était en ne participant ni aux décisions du palais ni aux remous de la plèbe que le sage pouvait espérer survivre en ce siècle de fer. »